Makélélé le Buxacien revient (presque) parmis nous !
Que de chemin parcouru avant de retrouver sa région parisienne adorée… Claude Makelele, l’enfant de Kinshasa, fils d’un international zaïrois ayant disputé le Mondial 1974 en Allemagne, est devenu à 35 ans une star. Un diamant brut. Pour y parvenir, le gamin Claude, dribbleur chétif de Boussy-Saint-Antoine ou de Melun où l’inscrit son oncle karatéka qui l’a accueilli en France à l’âge de cinq ans, a pourtant dû emprunter des chemins de traverses et accomplir quelques mues. Même si Claude Makelele, enfant, a du talent… Comme son papa et ses oncles, il a une grande aisance pour éliminer ses adversaires. Cette facilité lui permet de quitter la région parisienne pour la Bretagne et Brest où une formation au métier de footballeur l’attend. Suite aux malheurs financiers du club du Finistère, il rejoint ensuite le prestigieux FC Nantes. Joueur talentueux, Claude Makelele s’illustre sur un côté le plus souvent mais manque d’un peu de puissance physique. Du coup, on remarque plus dans ce FC Nantes les Ouédec, Pedros, Karembeu… Conscient de son talent, Claude Makelele veut se faire sa place au soleil et il prend alors la poudre d’escampette. Direction Marseille où il ne s’impose pas lors de la saison 1997-98. International depuis 1995 et un France-Norvège, Makelele ratera logiquement le train pour le Mondial 1998.
Il part alors en Espagne pour devenir le Claude Makelele que l’on connaît aujourd’hui. A Vigo, au Nord-Ouest de l’Espagne et sous les ordres de l’entraîneur Victor Fernandez, Makelele s’impose comme l’un des meilleurs récupérateurs de la Liga aux côtés du Brésilien Mazinho. Après son échec marseillais, il faut être aveugle pour ne pas voir la transformation de ce joueur sorti de sa chrysalide de l’autre côté des Pyrénées. Depuis l’Espagne, au téléphone, Makelele confie à cette époque qu’il ne sait plus quoi faire pour séduire Roger Lemerre. L’Euro 2000 se fera d’ailleurs sans lui. Mais ses deux saisons au Celta font de lui l’un des joueurs les plus prisés du championnat d’Espagne. Alors que tout le monde l’attend à Valence, une dernière offensive du Real Madrid le porte jusqu’à la capitale. Avec le Real, Makelele obtient enfin la reconnaissance espérée. Il brille mais surtout fait briller les autres dans ce rôle de double-pivot qui fait de lui un joueur majeur. Zinédine Zidane arrive et l’ère des Galactiques commence. « Make » devient lui le poumon indispensable d’un club qui remporte la Ligue des Champions 2002. Lemerre l’emmène alors au Mondial, sans le titulariser avant le dernier match malgré les appels du pied de son ami Zizou…
Champion en France, champion en Espagne, champion d’Europe des clubs, le discret Monsieur Claude souffre pourtant toujours d’un déficit d’image. Pas titulaire avec les Bleus malgré ses états de service madrilènes, il va vite connaître une autre désillusion à Madrid. Florentino Perez, le président du Real, commet une lourde erreur en ne réévaluant pas les émoluments du joueur, préférant recruter star sur star à Madrid sans se soucier de l’équilibre de l’équipe et de l’unité du vestiaire. Makelele, malgré la présence de Zidane, claque la porte en 2003 et rejoint Londres. C’est le début de la fin pour Florentino. Son Real, coupé en deux, souffre de l’absence de l’ancien Brestois. Chelsea, qui l’a accueilli, a en revanche le sourire : les Blues gagnent deux titres de champion d’Angleterre. José Mourinho apprécie le joueur et le met en valeur. Il ne manquera que la Ligue des Champions à « Kéké » dans cette période. Et bien sûr cette Coupe du Monde. Après avoir jeté le maillot de l’équipe de France en 2004, il suit Zidane dans son retour de 2005. Un an plus tard, à Berlin, la France échoue aux tirs au but. En finale. En 2008, l’échec suisse met fin au passage de Claude Makelele en sélection. Il n’y gagnera aucun titre. Avec le PSG, l’ancien Madrilène espère bien continuer en club à collectionner les trophées avant de prendre, dans deux ans, une retraite de joueur bien méritée. Il aura alors le plaisir d’enfiler un costume de directeur sportif. Monsieur Claude veut continuer d’ici là à être un porte-bonheur pour ses employeurs.